


Georges Fréset, vers 1968.
Georges Fréset, né le 22 juillet 1894 à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) et mort le 25 juillet 1975 à Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne) est un peintre naturaliste, paysagiste, graveur et illustrateur français.
Biographie
L'enfance et les études (1894-1919)
Orphelin dès l'âge de deux ans, Georges Eugène Fréset est recueilli par une famille protestante et passe son enfance dans le petit village franc-comtois de Belverne dans le canton d'Héricourt, avant de rentrer dans sa ville natale de Luxeuil-les-Bains pour y poursuivre ses études d'instituteur. Il est reçu premier à l'École Normale d'Instituteur de Vesoul en 1905.
Tout juste diplômé, pupille de l'État, Georges Fréset est mobilisé durant la Première Guerre mondiale dans l'Infanterie et refuse un poste d'officier préférant faire valoir ses connaissances de terrain en restant agent de liaison. Il est blessé lors de la Campagne de Salonique menée en Macédoine grecque et termine la guerre en France décoré de la Croix de Guerre, de la médaille militaire et de la médaille d'Orient. À son retour de la guerre, passionné par l'art et répondant à l’appel de la nature qu’il vénère, Georges Fréset achète sa première boîte de peinture en 1919 pour commencer son œuvre. À l'École Normale comme au collège de Luxeuil, ses talents de dessinateur sont confirmés. Son inspiration, il la puise essentiellement dans la contemplation de la beauté de la nature qui l'entoure.

Le mariage et l'essor de son art (1920-1945)
Il se marie en 1920 avec Irène Balandier, également institutrice, et s'installe dans le hameau des Larmets de la commune de Fresse en Haute-Saône pour y travailler. Ils auront deux filles Madeleine puis Marguerite. La cadette, Marguerite, naturellement douée pour les arts et la peinture, suivit les pas de son père et entra à l'école des beaux arts de Paris. Durant ces 24 années qu'il passa aux Larmets, Georges Fréset peint essentiellement les paysages du Sud des Vosges.
En 1921, Georges Fréset présente ses compositions pour la première fois à Luxeuil-les-Bains lors d'une exposition de peintres franc-comtois. Il rencontre et se lie alors d'amitié avec Jules Adler, professeur à l'École des Beaux-Arts de Paris, peintre naturaliste français et président du Jury, et étudie à ses côtés. Suit ensuite en 1924, une exposition de peintres franc-comtois, lorrains et alsaciens à Belfort, où Georges Fréset présente ses œuvres aux côtés de Jules Adler, Joseph-Paul Alizard, Jules-René Hervé et Jules-Alexis Muenier. En 1926 se crée la « Société Belfortaine des Beaux-Arts » qui organise chaque année jusqu'à la Seconde Guerre mondiale des expositions importantes aux musées de Belfort auxquelles Georges Fréset participe en compagnie de Jacques-Émile Blanche, Jean-Eugène Bersier, Raymond Legueult, Anders Osterlind, René-Xavier Prinet, Henry de Waroquier, Jules-Émile Zingg.

Il expose ensuite régulièrement à Langres. La première fois en 1927, aux côtés là-encore de Jules Adler, Jules-René Hervé et René-Xavier Prinet, mais aussi de Gustave Alaux, le jury dont fait partie Marie Calvès lui décerne une mention honorable. Après avoir reçu la médaille de bronze en 1929, puis de vermeil en 1932, le jury de 1935 lui décerne une médaille d’or lors de son exposition aux côtés de Robert Fernier et Clément Serveau.
En 1928, Georges Eugène Fréset devient sociétaire du Salon des artistes français à Paris et y expose régulièrement jusqu'en 1939. Il y obtient une médaille d'honneur en 1936. En 1933, il forme « l'Amicale Artistique Franc-Comtoise des Cinq » avec André Beuret, Maurice Ehlinger, César Mammes, André Roz, tous élèves de Jules Adler, avec qui il expose à Besançon, Belfort, Dijon, Héricourt, Lure, Luxeuil et Vesoul. Georges Fréset expose deux toiles à l’Exposition universelle de 1937 qui se tint à Paris.
Il poursuit et étoffe son œuvre en s’essayant non sans succès à la gravure sur bois, la xylographie, avec des sujets toujours inspirés de la nature et des paysages vosgiens. Il a beaucoup collaboré au journal Le Pays Comtois auquel il fournit beaucoup d'illustrations, mais aussi aux ouvrages de son ami écrivain Marcel Donjon comme Geneviève Desforêts (prix Pro Arte 1924) et Les Caresses (1937).
Georges Fréset passe la guerre entre 1939 et 1945 dans sa Franche-Comté natale, isolé du monde artistique parisien, il s'immerge dans la nature merveilleuse et mystérieuse qui l'entoure. Il retrouve les sous-bois de son enfance et commence à peindre ces paysages de premier plan, tel qu'il les voyait étant enfant.
La retraite à Bourbonne et la confirmation (1945-1975)
Georges Fréset s'installe en 1945 dans la ville thermale de Bourbonne-les-Bains en Haute-Marne, où sa femme y a des attaches, et où il noue des liens étroits avec René-Xavier Prinet, membre de l'Académie des Beaux-Arts et résident de Bourbonne, et devientson élève aux côtés de Brianchon, Bersier, Dunoyer de Segonzac, Bessie Davidson ou Mela Muter. Cette rencontre fut également déterminante dans sa quête pour la représentation de la beauté, de la douceuret de la complexité de la nature, et en particulier pour les premiers plans des sous-bois pris au ras du sol. Georges Fréset se qualifiera alors lui-même « peintre des fleurs champêtres et sylvestres ».
Les rencontres et amitiés que Georges Fréset tissa avec ces artistes locaux, sa sensibilité et son amour pour son pays et la nature, ont largement inspiré son œuvre naturaliste postimpressionniste.
En 1945, lors de sa première exposition personnelle à Paris, Jean Chabanon, fondateur et rédacteur de la revue Le Peintre, s'intéresse à son œuvre. À cette même occasion, et alors qu'il continue à exposer ses toiles en Franche-Comté, il est distingué par le critique d'art Claude Roger-Marx, qui le saluera plus tard dans Le Figaro Littéraire, et sa carrière prend une nouvelle dimension. Georges Fréset expose en 1948 à la Galerie Max Rohr à Berne, à Genève en Suisse, à la salle Gaveau à Paris. Il présente ensuite régulièrement ses œuvres dans les galeries d'art parisiennes lors d'expositions personnelles comme à la Galerie Chardin, puis à Galerie André Maurice où Raymond Nacenta, Directeur de la Galerie Charpentier le remarque et lui propose d'exposer dans sa galerie à l'occasion des expositions temporaires de 1961 Formes et couleurs et de 1964 Primitifs d'aujourd'hui.
En 1955, Georges Fréset s’essaye à la lithographie dans les ateliers de Gaston Dorfinant à Paris et aborde des sujets tels que les papillons, les champignons, les oiseaux, les plantes...
Tout en restant fidèle à ses terres franc-comtoises, ces expositions à Paris lui octroient une certaine renommée. En effet il vend plusieurs de ses toiles à l'État, aux Musées Nationaux, aux Musées Régionaux, à des personnalités comme Romain Gary. La Préfecture de Chaumont comme la Ville de Bourbonne-les-Bains lui commandent des compositions de grande dimension.
En 1975, l'année de son ultime exposition au Salon des artistes français, il est pris d'un malaise lors d'une promenade dans les bois de Coiffy qui l'a tant inspiré. Georges Fréset est retrouvé épuisé au pied d'un arbre de cette forêt vosgienne. Appelé parfois « le magicien des prés et des bois », il s’éteint finalement chez lui quelques instants plus tard, à Bourbonne-les-Bains où il possédait une maison au 11 rue du Bassigny.
Une rue de sa dernière ville de résidence porte désormais son nom à Bourbonne-les-Bains.
Georges Fréset est enterré au cimetière de Serqueux d'où il admire pour l'éternité les plaines vallonnées de la Haute-Marne qu'il aura aimées, contemplées et peintes tout au long de sa vie.
Georges Fréset, avant tout peintre naturaliste, a essentiellement peint les paysages et la nature de sa région : plaines vallonnées, montagnes vosgiennes, villages perchés, mais aussi et surtout sous-bois, mousses, plantes, fleurs, animaux et insectes. Une large partie de son œuvre a été léguée au Musée de Bourbonne-les-Bains par sa fille, Marguerite Lambret-Fréset.


Récompenses
➢ 1918 : Croix de Guerre, médaille militaire et médaille d'Orient.
➢ 1927 : membre de la « Société Artistique de la Haute-Marne », mention honorable décernée par le jury du Musée de Langres.
➢ 1929 : médaille de bronze décernée par le jury du Musée de Langres.
➢ 1932 : médaille de vermeil décernée par le jury du Musée de Langres.
➢ 1935 : il reçoit la médaille d’or décernée par le jury du Musée de Langres.
➢ 1934 : exposition de peintres à Gérardmer où il reçoit une médaille d'or.
➢ 1936 : médaille d'honneur au Salon des artistes français.
➢ 1959 : lauréat d'un prix offert par le journal Le peintre.
Ventes notables
➢ 1930 : lors du Salon des artistes français, l'État lui achète sa toile Vallée Haut-Saônoise.
➢ 1937 : l'État lui achète une peinture lors de l'exposition universelle de Paris.
➢ 1945 : Robert Rey, alors directeur des Arts plastiques à la direction des Beaux-Arts, lui achète sa toile À la lisière de la forêt pour les Musées Nationaux, lors de l'exposition à la Galerie de l'Art vivant à Paris. En 1946, cette œuvre est choisie pour décorer l'Ambassade de France à Bucarest en Roumanie.
➢ 1953 : Raymond Cogniat, Inspecteur des Beaux-Arts achète pour l'État Fougères en forêt, lors de son exposition à la Galerie Chardin, et qui ira au Ministère de l'Éducation Nationale.
➢ 1954 : à l'occasion de son exposition particulière à la Salle Gaveau à Paris, M. Vergnet-Ruiz, Inspecteur des Beaux-Arts achète Fougères en forêt pour le Musée des Beaux-Arts et d'archéologie de Besançon, et la Ville de Paris lui achète deux peintures.
➢ 1964 : lors de l'exposition Primitifs d'aujourd'hui à laquelle Georges Fréset participe à la Galerie Charpentier, Romain Gary et sa femme l'actrice Jean Seberg lui achètent deux peintures Automne en forêt et Marguerites.
➢ 1969 : vente aux enchères à l'Hôtel Drouot à Paris.
➢ 1975: lors de sa dernière présentation au Salon des artistes français, la Direction des Beaux-Arts se porte acquéreur de l'une de ses toiles.
➢ 1975 : l'année de sa mort, l'État se porte acquéreur de Paysage Haut Marnais.
➢ Acquisitions du Centre national des arts plastiques de 1932 à 1975 : 6 toiles.
Expositions
Fort d'une notoriété acquise au fur et à mesure de son apprentissage, Georges Eugène Fréset expose dans de nombreux musées de Franche-Comté à Langres, Vesoul, Luxeuil-les-Bains, Bourbonne-les-Bains, aux Salons des artistes français annuels, ou dans les Galeries d'art à Paris qui lui rendent grâce à travers des hommages et expositions collectives ou personnelles.
Expositions collectives
➢ 1921 : il expose pour la première fois ses paysages à Luxeuil-les-Bains.
➢ 1924 : exposition à Belfort de peintres franc-comtois, lorrains et alsaciens aux côtés de Jule Adler, Joseph-Paul Alizard, Jules-René Hervé et Jules-Alexis Muenier.
➢ 1924-1939 : il participe chaque année à l'Exposition de la « Société belfortaine des Beaux-Arts » au Musée de Belfort, en compagnie de Jacques-Emile Blanche, Jean-Eugène Nersier, Raymond Legueult, Anders Osterland, René-Xavier Prinet, Henri de Waroquier, Jules-Emile Zingg.
➢ 1927 : en tant que membre de la « Société Artistique de la Haute-Marne », il expose chaque année à Langres où le jury de 1935 lui décerne une médaille d’or.
➢ 1928 : exposition au musée Minal de Héricourt qui lui achète plusieurs toiles.
➢ 1928-1939 : participations au Salon des Artistes français à Paris.
➢ 1933 : exposition à Vesoul aux côtés de ses amis André Beuret, Maurice Ehlinger, César Mammes, André Roz.
➢ 1934 : exposition à Gérardmer, où il reçoit une médaille d'or.
➢ 1937 : il expose deux peintures à l'exposition des artistes franc-comtois à l'Exposition universelle de Paris, et l'État lui achète une toile.
➢ 1944 : exposition au palais Granvelle de Besançon lors du salon des peintres franc-comtois.
➢ 1945 : exposition Paysages de premier plan à la Galerie de l'Art vivant à Paris.
➢ 1948 : Georges Fréset expose à la Galerie Max Rohr à Berne puis à Genève en Suisse.
➢ 1953 : expositions à Belfort, Besançon, Langres, Saint-Dié, Luxeuil, Vesoul.
➢ 1954 et 1955 : expositions à Paris à la galerie Durand-Ruel.
➢ 1955 : participation à la Biennale de Menton.
➢ 1956 : expositions à Dijon et à Belfort.
➢ 1961 : participe à l'exposition Formes et couleurs à la galerie Charpentier.
➢ 1964 : participe à l'exposition Primitifs d'aujourd'hui à la galerie Charpentier.
➢ 1984 : exposition au Musée Baron Martin de Gray.
➢ 1985 : exposition au Musée de La Tour des échevins de Luxeuil-les-Bains.
➢ 1986 : Musée du Château à Montbéliard, musée Louis Français à Plombières, Galerie Nicole Henry à Paris.
➢ 2012 : l'association Remp Arts, qui se consacre à la promotion de l'art au pays de Langres, a rendu un hommage à Georges Fréset en exposant plusieurs de ses toiles.
➢ 2018 : exposition Fleurs et Bouquets au Musée Georges-Garret de Vesoul.
Expositions particulières
➢ 1945 : première exposition particulière à Paris en janvier.
➢ 1953 : exposition à la galerie Chardin à Paris.
➢ 1954 : exposition particulière à la Salle Gaveau à Paris.
➢ 1959 : exposition particulière à la galerie André Maurice à Paris.
➢ 1972 : exposition particulière à Nancy.
➢ 1984 : première rétrospective de l'œuvre de Georges Fréset au Musée Georges-Garret de Vesoul.
➢ 1987 : exposition Hommage à Georges Fréset au musée Charles-de-Bruyères de Remiremont.
➢ 1994 : une rétrospective lui est consacrée G. Fréset, gravures, peintures, dessins au Musée municipal de Bourbonne-les-Bains.
Œuvres dans la collection publique
Expositions permanentes
➢ Exposition permanente du Musée de Bourbonne-les-Bains.
➢ Exposition permanente au Musée de La Tour des échevins de Luxeuil-les-Bains.
Musées possédant des œuvres de Georges Fréset
➢ Musée des Beaux-Arts de Belfort.
➢ Musée des Beaux-Arts et d'archéologie de Besançon.
➢ Musée de Bourbonne-les-Bains.
➢ Musée d'Art et d'Histoire de Chaumont.
➢ Musée départemental d'art ancien et contemporain d'Epinal.
➢ Musée Baron Martin de Gray.
➢ Musée Minal de Héricourt.
➢ Musée de La Tour des échevins de Luxeuil-les-Bains.
➢ Musée du château de Montbéliard.
➢ Musée Louis Français de Plombières.
➢ Musée Georges-Garret de Vesoul.
➢ Musée Charles de Bruyères de Remiremont.