Critiques d'art
« Avec le succès de Georges Fréset, c'est une des plus jolies régions de nos Vosges saônoises qui est mise en valeur. La montagne y est accueillante, l'air infiniment pur, les sommets ont une gravité douce, la vallée profonde n'est qu'un gazouillis de cascades et un murmure de clairs ruisseaux, les hameaux se blottissent dans le creux des vallons capitonnés de tendre verdure, les fermes riantes s'égaillent sur les pentes enchâssées dans les hêtraies. C'est dans ce cadre adorable que Georges Fréset, pédagogue et peintre, travaille et mit un talent dont nous avons encore beaucoup à attendre. » - René Begeot dans Le Pays Comtois, 05-12-1932.
« Fréset nous expose aujourd'hui ses toiles si personnelles où, à une échelle appropriée à un carré d'herbe, à une rocaille, à une flaque, il nous montre ce fourmillement de vie prodigieuse, pascalien, révélant dans l'infini de la petitesse, l'infini de la grandeur. » - Charles Dornier, exposition Paysages de premier plan à la Galerie de l'Art vivant à Paris, 1945.
« Georges Fréset se penche avec amour sur ce monde encore sauvage et pourtant si proche : herbes folles, fleurs des champs et leurs insectes familiers font le thème de ses compositions. Sa main traduit en une riche peinture l'émerveillement de ses yeux. » - Arts, février 1953.
« Quelle aventure hors de l'échelle humaine compose la brosse de cet artiste dont la palette formée de pétales et d'ailes transparentes, est source de lumière. » - Jean Chabanon, critique d'art et fondateur de la revue Le Peintre, dans la préface du catalogue de l'exposition particulière de G. Fréset à la Galerie Chardin à Paris, 1953.
« Le dessin souple et recherché donne à un détail l'importance qu'il lui plaît. Le pinceau est vif et subtil, les coloris frais et charmants. L'homme d'expérience a su conserver l'attachante ingénuité d'un regard d'enfant. La puissance d'émerveillement est intacte. Ce sont ces surprenantes et lucides audaces qui ont retenu l'attention du public à la Galerie Charpentier. » - Arts, 1963.
« Georges Fréset prend le parti de l'étrangeté, non seulement comme prétexte à un équilibre pictural, tarte-à-la-crème des peintres habituels, qui parfois se définit minutieusement dans la forme et le coloris. Peindre, pour lui, et surtout peindre la nature sous son aspect plus inattendu, dans son étouffement et dans son avènement végétal et floral, équivaut à une catharsis. Fréset cherche à se libérer, il nous l'a dit, de n'avoir parcouru le monde, connu des terres étrangères, s'être ouvert au prisme de couleurs et de senteurs sauvages et rares. Maintenant, nous a-t-il dit, qu'il est trop âgé pour voyager, l'étonnant refoulement joue toujours avec une gravité accentuée des formes et des couleurs que marque une inquiétude, une tristesse, une nostalgie de la terre promise et refusée. » - P.B. dans L'Est Républicain, 1966.
« Herbiers vivants, les peintures de Georges Fréset sont des leçons de choses merveilleusement dites. Elles frémissent et palpitent sur les rythmes du monde végétal et nous apprennent la grandeur et la beauté d'un monde où tout gravite autour des stigmates offerts. Ce Franc-comtois pêcheur de givre, confident de la nature, ce peintre remarquable et doux poète, dans un langage inconnu et pourtant si simple, s'adresse à nous. Nous devons l'entendre et retenir les deux courtes syllabes de son nom timidement apposées au bas des œuvres claires et si prenantes qui n'appartiennent qu'à lui avant de devenir les vôtres. » - Jean Chabanon dans la revue Le Peintre, 1964.
« A Bourbonne-les-Bains, où il expose en ce moment même, un artiste, depuis trente ans, s'est uniquement consacré au petit univers qui continue à faire son enchantement. Il faudrait inventer un mot pour définir ces portraits-paysages que sont La Petite Grotte, La Ronde des mauves, La Vieilles Souche, Le Printemps dans les feuilles mortes, Lichens et mousses, Quand les mûres mûrissent. Alors que, parmi les spécialistes de la fleur, les uns n'ont cherché qu'à faire briller leur savoir, les autres qu'à parachever des planches documentaires, Georges Fréset, sans cesse d'observer minutieusement les particularités, conserve le sens de l'universel. Qu'il isole deux plantes dans la pénombre d'un sous-bois où flotte une odeur de mucilage ou rapproche dans le plein soleil d'un clairière une foule de fleurs que la hasard a rassemblées comme pour une fête, le décor (mot équivoque, car ici tout demeure naturel) joue un rôle essentiel. Ces évocations, rendant chaque espèce au sol qui l'a nourrie, n'oublient ni les mouvements de terrains ni ceux du ciel. Et jusqu'aux hésitations, aux timidités de certaines touches, jusqu'aux "tons morts" qui contribuent à mettre en valeur les autres, tout mortifie le merveilleux qu'un simple a su tirer des simples. » - Claude Roger-Marx, "Simple remarque sur les simples" dans Le Figaro Littéraire, 05-08-1965.
« Georges Fréset, peintre amoureux de la nature dans toutes ses expressions, des fleurs, des lianes, et tout ce qu'on aperçoit au ras du sol, depuis Albert Dürer, personne n'y avait pensé ! » - André Parrot, Directeur du Musée du Louvre, 24 octobre 1969.
« Cet univers clos, espace bien limité aux seules broussailles - des arbres, on ne voit le plus souvent que le départ du tronc - est-il révélateur d'une sensibilité extrême de la part de l'artiste, orphelin à l'âge de deux ans ? Chaque peinture est une sorte de poème, poème à la nature, à la vie. Lianes, ronces, fleurs lumineuses, insectes laborieux, révèlent le sol généreux mais sont aussi des symboles de luttes, joies, courage. Au-delà du tableau, se profile l'histoire de Georges Fréset, peintre délicat, original, dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire et le talent. » - Françoise Haudidier, Conservateur du Musée Charles de Bruyères de Remiremont lors de l'exposition Hommage à Georges Fréset, 1987.
« Nous devons garder en mémoire Georges Fréset ce peintre intimiste de la nature qui nous la révèle dans ce qu'elle a de plus vivant et souvent de plus somptueux. Toute son œuvre jette un regard nouveau sur le monde végétal et sur l'environnement que nous devons aussi sauvegarder. » - Henri Troisgros lors de la rétrospective de 1994 Georges Fréset, gravures, peintures, dessins au Musée municipal de Bourbonne-les-Bains.
« Georges Fréset, le peintre pour qui la nature fut un royaume. Si la campagne fut pour Marcel Arland et Roger Clérici un refuge, elle le fut aussi pour Georges Fréset. L’intensité qu’il donne aux paysages et aux sous-bois à travers ses toiles en offre un vivant témoignage. Ce sont des scènes entre réalité et rêve qui invitent à y entrer de plein fouet. » - Hommage de Michel Thénard à l'occasion de l'exposition Remparts en 2012.